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Assises du Journalisme de Tours : Les médias face à la pandémie de la Covid 19

  • Photo du rédacteur: romaneguignard
    romaneguignard
  • 4 oct. 2020
  • 3 min de lecture


Confinement oblige, les médias du monde entier se sont adaptés face à cette crise sanitaire mondiale. Créativité et innovation naissent alors de la frugalité et parfois avec plus d’authenticité et moins d’artifices. Les journalistes invités reviennent sur cette période où les médias se sont réinventés.


De la télévision à la télé-visio : les productions forcées à l’innovation


« On a redonné du sens à notre métier ». C’est ce qu’explique la présentatrice du journal télévisé de TF1 Anne-Claire Coudray. « C’était un travail inédit et je pense que cette crise a décuplé nos capacité en redonnant un sens à notre métier » ajoute-t-elle. Tous les intervenants des assises semblent d’accord avec cela. Cependant, l’arrivée de la Covid-19 a provoqué un questionnement jusqu’à présent inconnu : Comment produire du contenu journalistique dans un contexte d’urgence permanente et de crise sanitaire ?


Pour répondre au questionnement de la population, plusieurs « experts » se rendent sur des plateaux télévisés pour y exposer leurs explications et discuter. Cette pratique a parfois été remise en question par des scientifiques, comme Karine Lacombe, infectiologue à l’hôpital Saint-Antoine qui déclare que « la plupart des médias n’avaient pas les ressources scientifiques internes pour répondre aux questions, tandis que les scientifiques eux-mêmes n’avaient pas les réponses ».



« On se demande comment on va gérer cette crise » s’est demandé Mélanie Margot, directrice de la rédaction du groupe M6. Malgré quelques désaccords, les médias ont su s’organiser et s’adapter notamment en revoyant leur programmation. Et pour Leila de Comarmond, présidente de la société des journalistes des Echos, « Le travail du journaliste n’est pas de trouver des gens équilibrés. C’est de trouver des gens qui lui donnent des infos avec un point de vue et qui lui seront utiles pour construire un décryptage de l’actualité. » Une réactivité que Roche-Olivier Maistre, président du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) salue : « J'ai été épaté de la façon dont les médias se sont adaptés ».


Une gestion délicate de la qualité de l’information et des fake news


Pendant 2 mois de confinement, les rédactions ont traité 24h sur 24 de l’information liée à la Covid-19. D’ailleurs, selon un sondage réalisé par l’institut Viavoice pour les Assises internationales du journalisme de Tours, 60 % des Français estiment que la place accordée à la pandémie dans les médias a été trop importante. En effet, dans une étude publiée dans la revue des médias, 5 des plus grandes chaînes françaises ont consacré près de 56% de leurs journaux télévisés à l’épidémie, et 80% lors de la période de confinement. Et pourtant, 67% des Français reconnaissent que l’information bien qu’abusives, leur a été utile.


Cependant, traiter un sujet scientifique en continu demande beaucoup de rigueur, afin d’éviter les fameuses « Fake News ». « Il a fallu progressivement qu’on équipe les journalistes. La cure de désinfox est devenue une identité de notre JT. » a déclaré le rédacteur en chef de TV Tours.

Les réseaux sociaux n’ayant pas facilité la tâche des journalistes, générant parfois beaucoup de fausses informations : « Plus le virus avançait, plus il y avait de fake news », déclare Pauline Talagrand, rédactrice en chef de AFP-factuel, « tous les jours il y a quelque chose à vérifier et parfois, il y a des surprises. » ajoute Adrien Senecat. « C’est le signe de l’utilité du journalisme, et ça, c’est une bonne nouvelle » se réjouit tout de même Jérôme Bouvier, organisateur des Assises.

En parlant de bonne nouvelle, irait-on vers une baisse de la méfiance de la population envers les médias ? C’est ce que tente de nous faire comprendre le rédacteur de Ouest France : « La Covid a été un accélérateur assez fantastique de l’audience. Aujourd’hui, on entend moins la défiance, cette crise nous a rapproché de notre public, car les gens demandent de l’information en permanence ».



Crédits : Viavoice

La pandémie du Covid-19 a suscité énormément de réactions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Cependant, elle a montré que les médias étaient capables de réfléchir quant à leur propre évolution.



Romane Guignard


 
 
 

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